Mon coin de paradis [libre]

- Oniisama ! Je vais me promener ♥

Une phrase simple, une chanson poussée sans mélodie dans les couloirs du domaine Hishima. La jeune fille venait de passer la tête devant la chambre de son frère en espérant qu'il l'avait entendue et ne s'inquièterait pas de son absence. Encore une douce journée à jouer et s'amuser. Mais au final, depuis leur arrivée en temps qu'humains, elle n'était pas vraiment sortie. Autant commencer maintenant. Passant devant la sale commune elle lança un regard amusé à son père qui se raidit instantanément aux cotés de sa femme.

- Je sors Chichi ♥ Prenez soin d'Oniisama en mon absence Haha.

Lança-t-elle avec un clin d’œil taquin sachant pertinemment qu'ils n'iraient pas le déranger dans ses appartements... Si ce n'était lui qui venait. Elle se transforma en chat noir sans même se cacher de la famille qui finirait par avoir l'habitude. Elle se contorsionna dans tous les sens afin de vérifier que son corps était parfait, vérifiant surtout son nombre de queues. Une seule ? Parfait, cela faisait plus normal...

Elle sortit en trottinant, gambadant quelques instant après un papillon, l'instant d'après cherchant à assassiner sauvagement une fourmis... Ces petits êtres sans décences étaient bien pathétiques, cela ne lui faisait que plus plaisir de mettre un terme à leur vie sans intérêt et déplorablement vide. Une sorte de bonne action si vous préférez. Ses pas dandinants la menèrent tout d’abord devant un poissonnier, regardant avec envie l'étal. Elle tenta de voler une sole, se fit jeter, réessaya, se refit jeter. Ce petit jeu amusant, largement récompensé par les cris outrés et ronchons du vendeur dura plusieurs minutes avant qu'il ne se rende compte à quel point elle était têtue. Il lui offrit alors une sardine qu'elle embarqua sans plus de procédure. Ah ah ! il pensait vraiment qu'elle partirait avec un poisson aussi gros qu'une sole sous cette apparence ? Naif et stupide mais aussi peu combatif...

Ravie de son butin elle l'engloutit avec gourmandise au détour d'une ruelle quand une plaine isolée attira son attention. Nyu ? Cette odeur, ces pierres dressées. Ça sentait le jouet ! Elle accourut pour découvrir enfin un lieu paisible, ravissant, agréable. Le cimetière. Ahhhhhh... Quel endroit ! Un Nekomata n'aurait pu trouver meilleur paradis sur terre. Des jouets, obéissants, amusant, à gogo partout sous terre. Ce soir elle les ferait peut-être danser. Ou non, mieux ! Une pièce de théâtre, zut il fallait qu'elle écrive le scénario alors...

Arpentant le chemin de terre elle regardait les nom, notant qui était fille ou garçon pour sa pièce surjouée. Elle s'arrêtait parfois, s’assaillant sur les dalles de marbres pour mieux lire quand soudain... Nyu ? Un vivant ? Elle sauta dans un buisson et s’aplatit au sol, les oreilles aux aguets, laissant seulement ses deux opales d'argent luire dans l'ombre.